Le Mans 2004

et ses 24 heures Moto.

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Suzuki met Le Mans sous verrou
La Suzuki officielle N.2 des Français Bayle-Dussauge-Gimbert a remporté dimanche la 25e édition des 24 heures du Mans, devant la Suzuki N. 1 de Lavieille-Morrison-Dobe, à l'issue d'un final qui n'a pas tenu toutes les promesses entrevues dimanche matin. La course était verrouillée.

C'est la 1ère victoire de Jean-Michel Bayle en deux participations, la 2ème consécutive de Nicolas Dussauge en 5 participations, et la 2ème pour Sébastien Gimbert en 4 participations. L'hégémonie du constructeur japonais Suzuki -- 8 motos dans les 10 premières -- a seulement été troublée par la Yamaha du trio français Delétang-Holon-Lagrive, troisième, et par une autre Yamaha, dixième. Jean-Marc Delétang, 36 ans, courait cette année ses dernières 24 heures au Mans, qu'il n'a jamais gagnées en 12 participations.

Christian Lavieille, interrogé par un animateur du circuit reconnaissait l'existence d'"un petit peu de consignes" en fin de course, car "Suzuki a beaucoup investi". Ce qui expliquerait l'absence d'attaque dans le final. A l'arrivée, les 90.000 spectateurs restaient d'ailleurs bien sages. La matinée de dimanche avait pourtant promis une fin plus excitante. Alors que le sacre de Lavieille-Morrison-Dobe semblait acquis, tant ils avaient dominé jusqu'ici la course de bout en bout, un coup de théâtre survenait dimanche avant 10h00 (NDLR: après 19 heures de course): après un accrochage, Christian Lavieille poussait jusqu'au stand la moto de pointe (pneus crevés, arrière détruit). La tête de la course, neutralisée au moment de l'incident par une voiture de sécurité ("safety car"), revenait alors à la Suzuki N.2 de Bayle-Dussauge-Gimbert.

Lavieille furieux

La course semblait alors relancée, mais les positions se figeaient peu à peu, préfigurant celles de l'arrivée. Au moment de l'accident, Lavieille, tout en colère froide, affirmait avoir "été percuté à fond". "C'est toujours les mêmes qu'on retrouve quand il y a des "conneries" pareilles", fustigeait-il, désignant Michel Robert (Fra/Kawasaki), qui reconnaissait "une erreur d'inattention". Les 24 heures du Mans se sont toujours refusées à Lavieille en 14 participations (2e en 1992, 1995 et 2000 et 3e en 1996 et 2001). Et en 1991, sa moto avait "cassé" à 3 heures de l'arrivée. Une vraie malédiction qu'il essaiera de conjurer en revenant cet été avec une voiture aux 24 heures auto.

La 25e édition avait commencé classiquement par un départ en épi, et ses motards s'élançant pour enfourcher leurs machines. Sébastien Scarnato (Fra/Suzuki privée), comme l'an dernier, prenait les devants. Mais l'Ecossais Brian Morrison (Suzuki N.1) le doublait et plaçait son équipe sur orbite. Suivait une collection de chutes, dont celle plus spectaculaire que grave de Stéphane Jeanpierre (Fra/Yamaha) et celle de Jean-Michel Bayle, qui dépossédait ainsi la Suzuki N.2 de la 2e place, samedi vers 18h50. Un rang finalement retrouvé dimanche matin à 5h00 à la faveur d'un problème mécanique de la "soeur honnie", la Suzuki privée emmenée par Christophe Guyot, vainqueur l'an passé au Mans.

Entre-temps, les leaders Lavieille-Morrison-Dobe avaient laissé le soin à leurs poursuivants Guyot-Scarnato-Costes (Fra/Suzuki privée) et Delétang-Holon-Lagrive d'animer la course. Ces joutes, livrées en partie en nocturne, se révélaient avec le recul plus passionnantes que l'arrivée