C'est la 1ère
victoire de Jean-Michel Bayle en deux participations, la
2ème consécutive de Nicolas Dussauge en 5
participations, et la 2ème pour Sébastien Gimbert en 4
participations. L'hégémonie du constructeur japonais
Suzuki -- 8 motos dans les 10 premières -- a seulement
été troublée par la Yamaha du trio français Delétang-Holon-Lagrive,
troisième, et par une autre Yamaha, dixième. Jean-Marc
Delétang, 36 ans, courait cette année ses dernières 24
heures au Mans, qu'il n'a jamais gagnées en 12
participations. Christian
Lavieille, interrogé par un animateur du circuit
reconnaissait l'existence d'"un petit peu de
consignes" en fin de course, car "Suzuki a
beaucoup investi". Ce qui expliquerait l'absence
d'attaque dans le final. A l'arrivée, les 90.000
spectateurs restaient d'ailleurs bien sages. La matinée
de dimanche avait pourtant promis une fin plus excitante.
Alors que le sacre de Lavieille-Morrison-Dobe semblait
acquis, tant ils avaient dominé jusqu'ici la course de
bout en bout, un coup de théâtre survenait dimanche
avant 10h00 (NDLR: après 19 heures de course): après un
accrochage, Christian Lavieille poussait jusqu'au stand
la moto de pointe (pneus crevés, arrière détruit). La
tête de la course, neutralisée au moment de l'incident
par une voiture de sécurité ("safety car"),
revenait alors à la Suzuki N.2 de Bayle-Dussauge-Gimbert.
Lavieille furieux
La course semblait alors relancée, mais
les positions se figeaient peu à peu, préfigurant
celles de l'arrivée. Au moment de l'accident, Lavieille,
tout en colère froide, affirmait avoir "été
percuté à fond". "C'est toujours les mêmes
qu'on retrouve quand il y a des "conneries"
pareilles", fustigeait-il, désignant Michel Robert
(Fra/Kawasaki), qui reconnaissait "une erreur
d'inattention". Les 24 heures du Mans se sont
toujours refusées à Lavieille en 14 participations (2e
en 1992, 1995 et 2000 et 3e en 1996 et 2001). Et en 1991,
sa moto avait "cassé" à 3 heures de l'arrivée.
Une vraie malédiction qu'il essaiera de conjurer en
revenant cet été avec une voiture aux 24 heures auto.
La 25e édition avait commencé
classiquement par un départ en épi, et ses motards s'élançant
pour enfourcher leurs machines. Sébastien Scarnato (Fra/Suzuki
privée), comme l'an dernier, prenait les devants. Mais
l'Ecossais Brian Morrison (Suzuki N.1) le doublait et plaçait
son équipe sur orbite. Suivait une collection de chutes,
dont celle plus spectaculaire que grave de Stéphane
Jeanpierre (Fra/Yamaha) et celle de Jean-Michel Bayle,
qui dépossédait ainsi la Suzuki N.2 de la 2e place,
samedi vers 18h50. Un rang finalement retrouvé dimanche
matin à 5h00 à la faveur d'un problème mécanique de
la "soeur honnie", la Suzuki privée emmenée
par Christophe Guyot, vainqueur l'an passé au Mans.
Entre-temps, les leaders Lavieille-Morrison-Dobe
avaient laissé le soin à leurs poursuivants Guyot-Scarnato-Costes
(Fra/Suzuki privée) et Delétang-Holon-Lagrive d'animer
la course. Ces joutes, livrées en partie en nocturne, se
révélaient avec le recul plus passionnantes que l'arrivée
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